Un léopard sur le garrot de Jean-Christophe Rufin - Lecture
Je viens tout juste de terminer "Un léopard sur le Garrot" de Jean-Christophe Rufin. Il s'agit d'une autobiographie que Gallimard a publiée en 2008. J'ai lu ce récit avec plaisir et admiration pour l'homme, simple, honnête, rempli de doutes, qui possède tant de talents qu'ils suffiraient à remplir la vie de plusieurs personnes. Médecin, ambassadeur, directeur de journal, dirigeant d'une ONG, Passionné de montagne et enfin écrivain !
Rufin ne se raconte pas, il nous partage sa vie avec son regard généreux, touché par la souffrance qu'il rencontre et vers laquelle il se dirige. Si la profession de médecin hospitalier l'a très vite déçu, par son manque d'humanité, sa hiérarchie, il n'a jamais cessé de l'être par son désir de soigner, de comprendre et de respecter l'humain.
Depuis ses études de médecine et ses frasques d'étudiant, jusqu'à la révélation de l'écriture, il n'a jamais fait carrière, il a saisit les chances d'aventures que l'existence lui proposait, en s'adaptant, en apprenant, conscient de ses lacunes.
Il distingue deux types de médecins écrivains, ceux qui parlent de leur pratique (Il cite Martin Winckler, que j'ai lu avec bonheur, dans la maladie de Sachs) et ceux pour qui la littérature est une échappatoire, une ouverture sur l'imaginaire. Il fait partie de la seconde catégorie. Evidemment, s'agissant d'une autobiographie, de médecine il est aussi question, mais de loin, avec distance. Il porte un regard tendre, sans jugement définitif, sur les personnages de sa vie. On voudrait être son ami et c'est un peu de cette amitié qu'il nous offre en se confiant à nous comme pourrait le faire un proche, sans faux semblant ni autoglorification. Il nous dit : là j'ai commis des erreurs, j'ai hésité. Il n'en rajoute pas, jamais. Il n'en a pas besoin, il en a sous le pied et pourtant il ne nous le fait pas sentir.
Pour finir, son approche de l'écriture me ravit, car il n'a jamais pensé qu'il faille se cantonner à un genre précis. Il a toujours eu besoin de vivre pour nourrir sa plume et laissé venir ce que la vie lui inspirait. Jean-Christophe Rufin est partageur, ça tombe bien : il est passionnant !
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