Un certain M. Piekielny de François-Henri Désérable - Lecture
Je viens de lire "Un certain M. Piekielny" de Désérable. J'avais adoré son "Evariste", l'histoire d'un mathématicien de génie fauché à 20 ans.
Je ne suis pas un très grand lecteur, encore moins un critique et je ne prétend pas vous faire une fiche de lecture. J'ai juste envie de vous livrer mes impressions, pour me souvenir et peut-être vous donner envie de le lire. Soyez prévenus cependant, le livre parle de Romain Gary et de fil en aiguille, vous risquez d'avoir envie de lire un paquet de gens, à commencer par Gary lui-même et peut-être Nicolas Gogol un écrivain russe de la première moitié du 19ème siècle. Il est question de ce Gogol dans le livre de Désérable, mais je ne peux vous en parler davantage sans gâcher l'intrigue.
Romain Gary est un écrivain français d'origine russe, né en 1914 à Vilna, ville qui deviendra par la suite Vilnius, capitale de l'actuelle Lituanie. Il est venu en France, à Nice avec sa mère, alors qu'il avait 10 ans. Sa mère aurait eu très tôt la certitude que son fils deviendrait un grand homme.
Romain Gary était un roublard ou tout du moins un homme qui plaçait le rêve, la liberté de créer au delà de la réalité, qui n'avait qu'une importance secondaire à ses yeux. Il romança sa vie avant d'écrire des romans. Il s'inventa une mère et un père acteurs et surtout remporta deux fois le prix Goncourt ce qui est normalement impossible car il ne peut être accordé qu'une fois. La première fois sous son nom d'auteur Romain Gary avec les Racines du ciel, l'histoire d'un homme qui lutte pour sauver les éléphants d'Afrique et ensuite sous le pseudonyme d’Émile Ajar avec la vie devant soi, le seul que j'ai lu de lui en tout franchise.
Tout commence avec un autre Roman de Gary : "La promesse de l'aube" une autobiographie. De là va démarrer un jeu de piste, une quête difficile. Dans "La promesse de l'aube" Gary raconte qu'à Vilna, sa mère disait partout et à tous que son fils deviendrait un écrivain célèbre, un personnage important. Monsieur Piekielny, un voisin, impressionné par cette prophétie, lui aurait alors fait promettre qu'une fois célèbre, il dirait à tous les grands de ce monde : "Au numéro 16, de la rue Grand-Pohulanka, à Wilno, habitait un certain M. Piekielny" pour le venger de sa vie de rien.
Et voilà un roman de plus à lire ! (rappel à moi-même)
Et de fait, la prophétie s'étant réalisée, Gary devenu un écrivain accompli, un héros de guerre et un diplomate, tint parole et prononça cette phrase, un grand nombre de fois lors de ses rencontres au sommet, notamment à De Gaulle, à la reine Élisabeth II, au Pape, à Kennedy etc...
Désérable, à la recherche d'un sujet, se demanda qui pouvait être ce Piekielny et ce qui avait bien pu lui arriver.
Cette recherche est aussi prétexte à un voyage à travers l'espace et le temps.
Désérable écrit très bien. Cette raison seule justifie la lecture de son roman. Il distille de nombreuses anecdotes et dévoile le fruit de ses recherches sur le mystère Piekielny. C'est tout à tour, beau, émouvant, drôle, glaçant (quand il parle de la seconde guerre mondiale et ce qu'il advint aux juifs de la ville natale de Gary - cette partie est dure, désespérante)
Jusqu'à une fin inattendue que je vous laisse découvrir.
Une régalade !
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