Avec mon meilleur souvenir de Françoise Sagan - Lecture

Avec mon meilleur souvenir, de Françoise Sagan

Je n’ai pas lu « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan, publié à 18 ans. Pas plus que ses livres les plus connus. Je viens de la découvrir en dévorant « Avec mon meilleur souvenir » situé à l’autre bord de sa vie, à la fin, du côté des souvenirs.

Voici mes impressions de lecteur.

Tout d’abord, Sagan a de longues phrases qu’on lit un peu en apnée, grisée par la vitesse qu’elle aimait tant. Sur la route ou dans la vie. Elle semble traverser l’existence au gré de ses envies de grande bourgeoise douée. Je suis séduit par son intelligence, sa finesse. Elle m’emmène à bord, dans sa voiture de sport, sur les routes, au casino, en Normandie dans son manoir gagné au jeu, à Saint-Tropez où elle acheta une maison avec son frère, en 54 ou 55, comme d’autres louent une place de camping. Sagan et l’argent. Elle ne s’en est jamais trop souciée. Il lui permettait de jouer avec le feu au casino et d’accueillir ses amis, pour faire la fête, vivre à l’unisson.

Elle nous parle du meilleur. De ses rencontres avec Noureev, Orson Welles, Tennessee Williams et Jean-Paul Sartre. Je me vois encore dans sa voiture, fonçant sur les routes, de nuit comme de jour, terrifié (moi, pas elle). De ses premières lectures enfin, que je n’ai pas faites, les illuminations de Rimbaud, Albertine disparue de Proust, L'homme révolté de Camus; du vertige de sa rencontre avec la littérature, d’un avant, d’un après.

Je retiendrai, avec indulgence, ses moqueries cruelles, envers les écrivains amateurs, dont je suis un représentant. Je ne peux lui en vouloir. Elle est déjà repartie, vivre vite.